Les sœurs Brontë : Les œuvres d’Emily, Charlotte et Anne

Emily, Charlotte et Anne Brontë. Trois sœurs qui appartiennent aujourd’hui aux plus grands écrivains anglais du XIXe siècle (on retrouve trois de leurs livres dans la liste des meilleurs romans britanniques). Associés au village de Haworth dans le Yorkshire, les trois femmes sont des poétesses et romancières qui, comme d’autres à l’époque, se sont fait publier sous un pseudonyme masculin. Leurs œuvres attirèrent l’attention, avec Jane Eyre étant le roman qui trouva le premier le succès.

Une existence marquée par la mort de leur mère, puis de leurs deux sœurs ainées, ainsi que les problèmes d’alcoolisme de leur frère Branwell, marquera leur écriture.

Les Juvenilia des Brontë

Les Juvenilia des Brontë concernent les œuvres de jeunesse écrites par Charlotte, Emily, Anne, et leur frère Branwell. Il peut être divisé en trois groupes d’œuvres :

  • Glass Town (ou Glass Town Confederacy, la « Condération de la Ville de verre ») : Mondeimaginaire, inventé à la fin de 1827 qui laissera sa place à Angria.
  • Gondal : Créé aux alentours de 1831 par Emily et Anne Brontë. lLes deux soeurs « font sécession » de Glass Town. Cet évènement a lieu approximativement au moment où Charlotte s’en va pour étudier à Roe Head.
  • Angria : S’incrit dans la suite de Glasstown, développée par Charlotte et Branwell Brontë à partir de 1834.
Disponible en Français :
  • L’Hôtel Stancliffe : Novella écrite par Charlotte alors qu’elle était âgé de 22 ans. Le récit se déroule dans le pays imaginaire d’Angria et y décrit ainsi les exploits et les intrigues de personnages peuplant cet univers
  • Le monde du dessous : Poèmes et proses de Gondal et d’Angria.
  • Ainsi que dans l’édition Pléiade Jane Eyre précédé de Œuvres de jeunesse (1826-1847) qui contient récits et poèmes (1826-1839) de Charlotte et Patrick Branwell Brontë ; Poèmes (1837-1848) d’Emily Brontë ; Alexander et Zenobia (1837) d’Anne Brontë ; Poèmes publiés (1841-1847) de Patrick Branwell Brontë ; Poèmes (1846) de Charlotte, Emily et Anne Brontë.

Emily Brontë : Poèmes et Les Hauts de Hurlevent

Cinquième enfant d’une famille de six, Emily Jane Brontë (1818-1848) passa la majorité de son existence dans un presbytère isolé dans les landes du Yorkshire. Elle est une solitaire qui a des difficultés à composer avec le monde extérieur. Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights) est son unique roman. Elle écrivit par ailleurs de nombreux poèmes. Elle publia sous le pseudonyme Ellis Bell.

Disponible en Français :
  • Devoirs de Bruxelles : En 1842, Emily Brontë quitte l’Angleterre avec sa soeur Charlotte pour parfaire son éducation dans un pensionnat de jeunes filles à Bruxelles. Durant neuf mois, elle reçoit l’enseignement du Constantin Héger qui lui apprend à écrire le français. Neuf des devoirs d’Emily ont été retrouvés. Truffés de fautes et de maladresses, ce sont les rédactions d’une étudiante de vingt-trois ans, qui résiste tant bien que mal à l’autorité et à la rigueur de la langue française. Il existe aussi : Le Palais de la Mort qui rassemble une sélection de textes littéraires que les deux soeurs composèrent durant leurs séjours bruxellois.
  • Cahiers de poèmes (Édition bilingue) : Traduit de l’anglais et présenté par Claire Malroux. Ce recueil regroupe les poèmes qu’Emily elle-même souhaitait conserver. On y trouve des poèmes chantant la beauté des landes du Yorkshire, des textes d’inspiration métaphysique ainsi que des compositions se rattachant à la saga de Gondal.
  • Poèmes 1836-1846 (Édition Galllimard) : choisis et traduits par Pierre Leyris.
  • Les Hauts de Hurlevent (1847) : Angleterre, XIXe siècle. La lande de Hurlevent, terre balayée par les vents du nord, voit l’arrivée d’un jeune bohémien, Heathcliff, que M. Earnshaw et ses deux enfants, Catherine et Hindley, recueillent. Mais si Catherine le prend sous son aile, il subit la jalousie violente de son frère Hindley…

Charlotte Brontë : Jane Eyre, Shirley, Villette et Le Professeur

Charlotte Brontë (1816-1855) est la troisième fille du révérend. C’est alors l’ainée des trois soeurs qui ont survit jusqu’à l’âge adulte. Elle est aussi celle qui vivra le plus longtemps. Elle publia d’abord sous le nom de Currer Bell.

Disponible en Français :
  • Jane Eyre (1847) : Jane Eyre est pauvre, orpheline, pas très jolie. Pourtant, grâce à sa seule force de caractère, et sans faillir à ses principes, elle parviendra à faire sa place dans la société rigide de l’Angleterre victorienne et à trouver l’amour…
  • Shirley (1849) : 1812. Du fait des guerres napoléoniennes, la province du Yorkshire subit la première dépression industrielle de l’Histoire. Les temps sont durs, aussi bien pour les patrons que pour les ouvriers. Robert Moore est l’un de ces industriels dont les filatures tournent à vide. La timide Caroline, sa cousine, est éprise de lui. Mais Robert est trop préoccupé par les émeutes et les ennuis financiers pour songer à un mariage si peu lucratif. Il songe plutôt à Shirley Keeldar, une jeune héritière qui vient de s’installer en ville.
  • Villette (1853) : Après un désastre familial, Lucy Snowe, se rend dans la cité fictive de Villette pour travailler dans un institut pour jeunes filles où elle est plongée dans l’aventure et les affaires de cœur.
  • Le Professeur (1857) : Premier roman de Charlotte Brontë publié à titre posthume. Orphelin depuis l’enfance, William Crimsworth étudie dans la prestigieuse école d’Eton, grâce à l’aide financière de sa famille et finit par devenir professeur dans un pensionnat pour garçons à Bruxelles. Son travail le conduit également à enseigner également dans le « pensionnat pour demoiselles » où il tombe sous le charme de sa directrice, Mlle Reuter.

Anne Brontë :  Agnes Grey et La Recluse de Wildfell Hall

Anne Brontë (1820-1849) est très proche de sa sœur Emily. Son expérience de gouvernante la marquera et est décrite dans son premier roman. Le second se repose en partie sur la déchéance de son frère Branwell Brontë. Elle publia sous le pseudonyme d’Action Bell.

Disponible en Français :
  • Agnes Grey (1847) : Élevée au sein d’une famille unie mais pauvre, Agnès Grey, 18 ans, fille d’un pasteur d’un village du nord de l’Angleterre, décide de tenter sa chance dans le monde en se faisant gouvernante. Désarmée face à l’indiscipline des enfants dont elle a la garde, et à l’indifférence cruelle des adultes, elle est renvoyée au bout de quelques mois. Sans désemparer, et dans l’obligation de subvenir à ses besoins, elle trouve alors un emploi chez les Murray. Les jours passent, avec leur lot de monotonie et de difficultés, jusqu’à l’arrivée du nouveau pasteur, Mr Weston..
  • La Recluse de Wildfell Hall (1848) : Qui est la mystérieuse nouvelle locataire de Wildfell Hall ? On ne sait pas d’où vient cette artiste qui se fait appeler Mrs Graham, se dit veuve et vit comme une recluse avec son jeune fils. Son arrivée alimente toutes les rumeurs dans la petite communauté et éveille l’intérêt d’un cultivateur, Gilbert Markham. Ce dernier réussit à se lier d’amitié avec Mrs Graham, mais doit également se confronter aux rumeurs et secrets qui l’entourent.

La famille Brontë : Lettres, biographies et autres oeuvres

  • Lettres choisies de la famille Brontë: (1821-1855) : Les oeuvres des soeurs Brontë sont presque devenues des lieux communs. Et pourtant leur correspondance reste méconnue, a fortiori en France où elle n’a pas encore été traduite. Parmi les quelque mille lettres recensées par Margaret Smith dans l’édition originale (The Letters of Charlotte Brontë, 3 vol., 2004), le présent recueil en réunit plus de trois cents. 
  • Les soeurs Brontë à 20 ans : Au nom du père, du frère et de l’esprit, de Stéphane Labbe : À vingt ans, Charlotte envoie ses vers au plus grand poète de son époque. Mais justement l’époque victorienne ne lui est guère favorable. Implacable, le grand homme lui conseille de rester à sa place : à la maison ! Elle et ses deux petites sœurs, Emily et Anne, sont d’ailleurs priées de s’effacer devant leur frère ainé, Branwell, que leur père considère comme un génie. Mais le presbytère familial, la lande à perte de vue, le climat austère et surtout le désir inassouvi d’amours charnelles et grandioses leur inspireront les chefs d’œuvre du romantisme anglais.
  • Emily Brontë : le roman d’une vie de Denise Le Dantec : Une biographie de l’auteur de Les hauts de Hurlevents née en 1847, d’un pasteur irlandais et d’une mère anglaise. On découvre une jeune fille ascétique marquée par la mort prématurée de sa mère et de deux de ses soeurs. et qui laissera la laideur l’envahir avant de mourir à 30 ans.
  • Le monde infernal de Branwell Brontë de Daphné du Maurier : Le secret des sœurs Brontë ? Leur frère Branwell. La clé de leur précocité inouïe, de leur imaginaire étrangement porté vers toutes les fièvres ? Branwell encore. Leur lien ? L’amour jaloux quelles ne cesseront de vouer à ce frère maudit mais préféré à elles, qui leur avait insufflé son génie et qui, parvenu à l’âge adulte et avant depuis belle lurette brûlé toutes ses cartouches, n’eut plus que la force de se détruire. Il est le grand sacrifié des Brontë, la part d’ombre de cette famille.
  • L’amour caché de Charlotte Brontë de Jolien Janzing : En 1842, Charlotte et Emily Brontë quittent leur Yorkshire natal pour parfaire leur français à Bruxelles. L’arrivée dans la capitale belge est un choc culturel pour les deux jeunes femmes. D’un naturel exalté et curieux, Charlotte rêve d’y conquérir sa liberté. Sur place, elle tombe sous le charme de son professeur de littérature, Constantin Heger. Ce maître, qui joue de son pouvoir sur ses élèves, devient vite l’objet de ses fantasmes… Cette histoire d’amour, teintée de scandale, inspirera à Charlotte Brontë son chef-d’oeuvre, Jane Eyre – Mr Rochester devenant le double romanesque de Constantin Heger.