25 romans irlandais à lire, de Ulysse à Brooklyn

Il y a plusieurs années de cela, BBC Culture a établi une liste des 100 meilleurs romans britanniques (selon le reste du monde). Cette dernière excluait ainsi les auteurs irlandais comme James Joyce.

Et bien que l’Irlande soit une petite île au large de la côte ouest de la Grande-Bretagne, elle est le berceau d’une riche littérature, ayant une contribution au monde littéraire disproportionnée par rapport à sa taille.

Les œuvres les plus connues en dehors du pays sont sans surprise de langue anglaise, ce qui nous conduit finalement à cette selection de 25 romans irlandais à lire:

  • Ulysse (James Joyce, 1922) – Les pérégrinations de Leopold Bloom (Ulysse) et Stephen Dedalus (Télémaque) à travers la ville de Dublin lors d’une journée ordinaire.
  • Les Voyages de Gulliver (Jonathan Swift, 1726) – Gulliver débarque, bien malgré lui sur l’île des Liliputiens. C’est un géant dans un monde de nains. Et si les nains ont peur de cette invasion, ils trouvent rapidement le moyen de se défendre. Puis, Gulliver se retrouve chez les Brobdingnag, un peuple de géants où lui-même n’est qu’un nain. Là encore, son intelligence ne sera pas de trop pour lui laisser la vie sauve.
  • Le Portrait de Dorian Gray (Oscar Wilde, 1890) – Dorian Gray, jeune dandy séducteur et mondain, a fait ce voeu insensé : garder toujours l’éclat de sa beauté, tandis que le visage peint sur la toile assumerait le fardeau de ses passions et de ses péchés. Et de fait, seul vieillit le portrait où se peint l’âme noire de Dorian qui, bien plus tard, dira au peintre : «Chacun de nous porte en soi le ciel et l’enfer.»
  • Dracula (Bram Stoker, 1897) – Jonathan Harker, jeune et brillant clerc de notaire, se rend pour affaires dans les Carpates, où réside son client, le comte Dracula. Celui-ci se révèle un hôte chaleureux et prévenant, mais la curiosité incite Jonathan à pousser son exploration de l’immense château toujours un peu plus loin. À travers les lettres qu’il lui envoie presque chaque jour, Mina, sa jeune épouse restée à Londres, découvre qu’une effroyable réalité se tapit dans l’ombre de la légende…
  • Le Monde de Narnia (C. S. Lewis, 1950) – Narnia… Un royaume merveilleux condamné à un hiver éternel, un pays qui attend d’être libéré d’une emprise maléfique. L’arrivée extraordinaire de quatre enfants fait renaître l’espoir. S’ils trouvent Aslan, le grand Lion, les pouvoirs de la Sorcière Blanche pourraient enfin être anéantis…
  • The Country Girls (Edna O’Brien, 1960) – Faites connaissance avec Kate et Baba, deux jeunes filles irlandaises de la campagne qui ont passé leur enfance ensemble. Alors qu’elles quittent la sécurité de leur couvent-école à la recherche de la vie et de l’amour dans la grande ville, elles luttent pour maintenir leur relation quelque peu tumultueuse. Kate, rêveuse et romantique, aspire au véritable amour, tandis que Baba veut simplement vivre la vie d’une fille célibataire. Bien qu’elles aient entrepris de conquérir le monde ensemble, leur vie prend des tournants inattendus, et Kate et Baba vont devoir apprendre à trouver leur propre chemin.
  • Les Cendres d’Angela (Frank McCourt) – Si l’Irlande est l’enfer, Brooklyn est son antichambre. La Grande Dépression, le chômage, la mort d’une fillette ont poussé les McCourt à retraverser l’Atlantique. Frank a 4 ans et ne connaît de Limerick que les chants joyeux de sa mère. Il ignore encore la faim, le froid, les puces, le chapardage et la mendicité. Et la pluie, partout, toujours, insinuante, comme le poids du péché. Balade au cœur d’une enfance irlandaise, au temps des cendres que viendront bientôt chasser les rayons du soleil…
  • Portrait de l’artiste en jeune homme (James Joyce, 1916) – Dans ce roman autobiographique, l’auteur raconte son enfance et sa jeunesse à Dublin, son éducation chez les jésuites, ses révoltes contre ces mondes clos et sa libération par la vocation artistique.
  • Les Commitments (Roddy Doyle, 1987) – Les Rabbitte habitent à Barrytown, banlieue imaginaire du nord de Dublin ravagée par le chômage et les maux qui en découlent ; ils ont trois enfants. L’aîné, Jimmy Junior, se voit propulsé du jour au lendemain manager d’un groupe de musique soul amateur. Pas évident, puisque Jimmy ne sait pas jouer une seule note. Mais il a de l’entregent, il est au parfum, et à coeur vaillant rien d’impossible, on le sait bien.
  • The Butcher Boy (Patrick McCabe, 1992) – Francie Brady est un petit criminel qui passe ses journées à ignorer les problèmes chez lui et à faire les 400 coups avec son meilleur ami Joe. Suite à un désaccord avec sa voisine Mrs Nugent concernet les comic books de son fils qui ont disparu, le comportement de Francie devient incontrôlable et le conduit jusqu’à une obsession malsaine et dangereuse.
  • Entre toutes les femmes (John McGahern, 1990) – Les filles de Moran – ex-militant de la cause irlandaise – s’appellent Mona, Maggie et Sheila. Elles balancent entre l’attachement au père et le désir d’indépendance. Moran est sur le point d’épouser en secondes noces une femme du village voisin de sa ferme : Rose. Il hésite. L’arrivée de l’étrangère ne va-t-elle pas modifier les rites immuables de la famille ? Qui, de Moran ou des femmes qui l’entourent, restera pris au piège du passé et des racines d’un monde finissant ?
  • Kermesse irlandaise/Swim-Two-Birds (Flann O’Brien, 1939) – Un jeune étudiant paresseux vit avec son oncle et, plutôt que de suivre ses cours, préfère fréquenter les pubs de Dublin avec ses amis. De cet argument très simple va s’ensuivre récit extravagant nous racontant les aventures des personnages créés par notre « héros » dans une parodie des romans pulp doublée d’une satire de la celtitude.
  • Strumpet City (James Plunkett, 1969) – Prenant place durant le lock-out dublinois de 1913, et s’étalant sur 7 ans, le livre montre comment les grands évènements relient les gens les plus disparates. De la misère qui touche Rashers Tierney à l’existence précaire de Hennessy en passant par les respectables Fit et Mary, les pères Giffley et O’Connor jusqu’au monde bourgeois représenté par les Yearling et les Bradshaws.
  • Molloy (Samuel Beckett, 1951) – Ecrit en français, ce livre se compose de deux parties. La première relate l’errance morne et pénible de Malloy, vagabond infirme; la seconde suit l’expédition de Moran, détective privé, lequel est missionné pour rechercher Molloy.
  • Tarry Flynn(Patrick Kavanagh, 1948) – La mère d’un homme peut parfois être un fardeau terrible. Pour Tarry Flynn – poète, agriculteur et amoureux de loin de belles jeunes vierges – la responsabilité de la famille, de la ferme, de l’inspiration poétique et de sa propre convoitise inflexible est lourde. La seule solution est de s’élever au-dessus de tout – ou de s’échapper.
  • Judith Hearne (Brian Moore, 1955) – Belfast dans les années 50. Judith Hearne est une femme de quarante ans, catholique alcoolique, qui survit en donnant des cours de piano à quelques étudiants. Lorsqu’elle s’éprend de l’entrepreneur James Madden, celui-ci, dans le besoin, décide de jouer le jeu de l’amour pour récupérer l’argent de Judith…
  • Dernier automne (Elizabeth Bowen, 1929) – Irlande dans les années 20. Par intérêt et tradition, la famille de « Danielstown » et ses invités sont du côté des Anglais, mais ils ont des liens affectifs avec les résistants alentour. Sur fond d’embuscades et d’incendies, les tennis parties et les bals continuent ! Loïs, l’héroïne, est une jeune femme de la transition. Le temps n’est pas immobile, le destin s’approche de cet endroit encore immunisé ; un soudain accès de violence et les plus jeunes seront désespérément libres, les plus âgés simplement désespérés.
  • Tristram Shandy (Lawrence Sterne, 1760) – Assis à sa table, Tristram Shandy entreprend de relater sa vie et ses opinions, en remontant à l’origine : sa conception. Sans cesse interrompu par une famille loufoque, chacun évoquant son « dada » (philosophie, religion, art de la guerre mais aussi art des accouchements), il constate : « Plus j’écrirai, plus j’aurai à écrire ».
  • How Many Miles to Babylon? (Jennifer Johnston, 1974) – Alexander Moore et Jerry Crowe sont amis depuis l’enfance et se retrouvent en 1914 dans la même compagnie. Leur amitié est mise à l’épreuve lorsque Jerry est condamné par la cour martiale pour désertion sous le commandement d’Alexander.
  • The Gathering (Anne Enright, 2007) – Les neuf enfants survivants du clan Hegarty se réunissent à Dublin pour l’enterremment de leur frère  Liam. Ce n’est pas la boisson qui l’a tué – même si cela a certainement aidé – c’est ce qui lui est arrivé lorsqu’il était enfant dans la maison de sa grand-mère, pendant l’hiver 1968.
  • Room (Emma Donoghue, 2010) – Sur le point de fêter ses cinq ans, Jack a les préoccupations des enfants de son âge. Ou presque. Il ne pense qu’à jouer et à essayer de comprendre le monde qui l’entoure, comptant sur sa mère pour répondre à ses questions. Celle-ci occupe dans sa vie une place immense, d’autant plus qu’il vit seul avec elle dans la même pièce, depuis sa naissance. Il y a bien les visites du Grand Méchant Nick, mais la mère fait tout pour éviter à Jack le moindre contact avec lui. Jusqu’au jour où elle comprend qu’elle ne peut pas continuer à entretenir l’illusion d’une vie ordinaire. Elle va alors tout risquer pour permettre à Jack de s’enfuir.
  • The Sea (John Banville, 2005) – Suite au décès de son épouse, Max Morden, historien de l’art, retourne dans le village en bord de mer d’Irlande où, enfant, il passait ses vacances. Cette visite fait resurgir des souvenirs, tantôt romantiques, tantôt dramatiques, d’un été qui vit son éveil à la sexualité ainsi qu’une terrible tragédie…
  • Le Troisième Policier (Flann O’Brien, 1967) – Polar métaphysique. Un jeune homme, affligé d’une jambe de bois, tue un vieillard mais, la nuit suivant le meurtre, échange avec celui-ci des considérations sur la force du refus, le Non comme principe de vie, tout en se disant qu’il est bien dommage d’avoir trucidé un homme d’aussi agréable compagnie. Sur quoi l’unijambiste continue son exploration du pays des Merveilles et rencontre des policiers ferrés en théorie atomique (selon laquelle les gens qui passent leur vie sur leur bicyclette voient leur personnalité confondue avec l’engin) et dont la principale obsession est de traquer des bicyclettes ayant un taux élevé d’humanité.
  • Brooklyn (Colm Tóibín, 2009) – Années 1950. New York, terre d’exil et terre promise, s’étend à l’horizon. Alors qu’elle quitte l’Irlande pour travailler à Brooklyn, la jeune Eilis se perd dans cette ville anonyme. Mais bientôt, un drame la rappelle à son pays natal. Déchirée entre deux mondes, entre l’enfance et l’avenir, quels choix fera-t-elle pour imposer sa voie ?
  • L’Etoile des mers: adieu à la vieille Irlande (Joseph O’Connor, 2002) – Printemps 1847. L’Etoile des mers, sous le commandement du capitaine Josias Lockwod, quitte l’Irlande pour New York avec son lot de passagers qui incarnent à eux seuls le passé, le triste présent et l’improbable avenir. La Grande Famine s’achève dans l’horreur et la seule issue, pour la plupart des habitants de l’île, est l’exil. A bord, une quinzaine de privilégiés se partagent les cabines de 1re classe : une famille de propriétaires anglais établis depuis longtemps dans la verte Erin et récemment ruinés, leur servante au grand cœur naguère réduite par la brutalité des hommes à la condition de putain, un journaliste new-yorkais, un homme d’Eglise, un maharadjah curieux de découvrir le monde. Et plus bas, coincés dans l’entrepont quatre cents passagers ordinaires entassés dans la pire promiscuité et bientôt décimés par le typhus. Parmi ces derniers, un tueur qu’on surnomme le « Fantôme », et qui rêve d’exporter ses rêves de violence jusque dans le Nouveau Monde…