Le roi Édouard VII en 5 faits

C’est le 22 janvier 1901 qu’Édouard VII devint Roi du Royaume-Uni et des dominions, après avoir porté le titre de prince de Galles pendant près de 60 ans. Il succède à sa mère Victoria, après un long règne où il fut tenu à l’écart des questions politiques.

Édouard VII arriva déjà âgé sur le trône et n’eut pas le temps d’assumer complètement son rôle, avant de mourir le 6 mai 1910. Malgré tout, il fut bien plus efficace que ce qui était attendu, et son règne fut marqué par d’importants changements technologiques et sociaux.

Retour ainsi sur le roi Édouard VII en 5 faits :

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Une relation conflictuelle avec sa mère

Disons-le : Victoria ne fut pas tendre avec Albert Edward, aka Bertie ! Et ce, dès sa naissance. Souffrant à l’évidence de dépression post-partum après son accouchement, elle ne cessa de se plaindre de son fils, le décrivant comme moche et trop affreux pour porter le même nom que son père. Elle l’appelait même juste « garçon » pour ne pas dire son prénom.

Elle ira, des années plus tard, jusqu’à accuser Bertie d’avoir causé la mort de son père avec son comportement immoral — celui-ci étant mort peu de temps après la découverte de la liaison entre le futur roi et l’actrice Nellie Clifden.

Jugeant par ailleurs son fils tout simplement incompétent, elle refusa de lui octroyer un rôle actif dans la gouvernance du pays, l’autorisant seulement à la représenter dans des évènements publics. Il ne pouvait même pas faire de discours. Celui lui laissa ainsi beaucoup de temps libre, et donna ainsi naissance à sa réputation de playboy…

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Une vie sexuelle scandaleuse

Avant de monter sur le trône, Édouard, aka Bertie, avait développé une réputation de playboy préférant les femmes, les courses hippiques, le tir ou encore à la boisson à ses devoirs royaux. Surprotégé par ses parents, isolés pendant longtemps d’autres enfants de son âge, il se rattrapa par la suite, aidée par ses années d’études.

Parmi la liste de ses « exubérances », Édouard aimait donc fréquenter La Chabanais, une maison close parisienne où il aimait que le bain soit rempli de champagne et de prostituées, bien évidemment. Surtout, il était connu pour être le propriétaire de la « Love Chair » ou siège d’amour, inventé par le fabricant Soubrier qui permettait au corpulent roi (il pouvait faire 5 à 10 repas par jour) de faire l’amour à au moins deux femmes à la fois, sans écraser ses partenaires. Cette chaise a été spécialement créée pour ses visites au Chabanais.

Sans surprise, il eut de nombreuses maitresses, mais Édouard était un homme qui savait comment éviter de voir ses secrets être exposés. Par conséquent, ses journaux contiennent peu d’informations personnelles et la plupart des lettres qu’il reçut de la part de ses conquêtes furent brûlées. Ainsi, malgré les rumeurs d’enfants illégitimes, aucun n’a pu être retracé à lui.

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Édouard, Le Pacificateur

Roi, Édouard VII s’intéressa de près à la politique étrangère et aux questions militaires. Il joua alors un rôle actif dans la modernisation de la Home Fleet (la flotte de la Royal Navy), la réforme des services médicaux militaires et la réorganisation de l’Armée de terre britannique après la seconde guerre des Boers.

Parlant français et allemand, il multipliait également les visites diplomatiques et participa à mettre en place des négociations menant à un accord qui marquait la fin de siècles d’antagonisme franco-britannique. Un rapprochement sera également réalisé avec la Russie, aboutissant à l’accord du 31 août 1907 avec la convention anglo-russe. Édouard devint aussi en 1908 le premier monarque régnant à se rendre en Russie et en Suède. On peut dès lors dire qu’il ne vola pas son populaire surnom de Pacificateur (Peacemaker).

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L’Oncle de l’Europe

Ce qui aida sans aucun doute Édouard VII dans ses relations européennes fut qu’il était lié à presque tous les monarques européens — ce qui lui vaudra donc d’être également surnommée « l’oncle de l’Europe. »

Le kaiser Guillaume II d’Allemagne (avec qui il entretenait de mauvaises relations), le tsar Nicolas II de Russie, le grand-duc Louis V de Hesse, le duc Charles-Édouard de Saxe-Cobourg et Gotha et le duc Ernest-Auguste III de Hanovre étaient ses neveux. La reine Victoire-Eugénie d’Espagne, la princesse Margaret de Suède, la princesse Marie de Roumanie, la princesse Sophie de Grèce, l’impératrice Alexandra de Russie, la grande-duchesse Alexandra de Mecklembourg-Schwerin et la duchesse Charlotte de Saxe-Meiningen étaient ses nièces. Haakon VII de Norvège était à la fois son neveu par alliance et son beau-fils ; Georges Ier de Grèce et de Danemark étaient ses beaux-frères ; Albert Ier de Belgique, Charles Ier et Manuel II de Portugal et le tsar Ferdinand Ier de Bulgarie étaient ses cousins germains. Autant dire qu’on tient là un arbre généalogique fort intéressant !

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Une Crise constitutionnelle pour clore son règne

Le court règne d’Édouard VII fut marqué par une crise constitutionnelle, en 1909 lorsque la la majorité conservatrice à la Chambre des lords refusa de voter le People’s Budget présenté par le gouvernement libéral d’Herbert Henry Asquith. Il faut dire que cet ensemble de loi impliquait le paiement de taxes pour les gens aisés ainsi que la mise en place de protections sociales majeures. De quoi fâcher les conservateurs. Édouard soutenait cette initiative, étant qui plus est un homme connu pour sa tolérance — acceptant tout le monde, qu’importe sa couleur de peau ou classe sociale.

Édouard tenta de convaincre les Lords de voter en faveur de ce budget, en négociant sans succès aves les conservateurs. Le roi mourut avant que cette crise ne fut résolue. Pour faire court, elle mena au retrait du droit de veto des Lords sur les lois budgétaires.

Compléter la lecture de cet article avec Anne de Grande-Bretagne en 5 faits, George Ier en 5 faits, George VI en 5 faits, Elisabeth II en 5 faits ou encore Victoria en 5 faits.