6 inventions et découvertes de l’époque victorienne

La période victorienne fut marquée par de nombreuses inventions et découvertes qui modifièrent les voyages et les moyens de communication, améliorèrent le confort et la santé de la population de l’époque. Ces progrès ouvraient des opportunités pour riches et pauvres.

Si bien des inventions de l’époque font partie aujourd’hui de notre quotidien et qu’on n’imagine pas notre vie sans, nombreuses ont ainsi fait leur apparition durant le règne de Victoria. Coup de projecteur sur 6 d’entre elles :

Le Chocolat (1873)

Tout commence à Bristol en 1780, lorsque Joseph Fry (père) ouvre une manufacture de pâte de chocolat — J.S. Fry & Sons — dont la production est destinée aux drogueries et pharmacie de la ville. Son fils, aussi appelé Joseph Fry, lance la première broyeuse hydraulique pour les fèves de cacao en 1795. En découle une plus grande production de pâte de chocolat stimulant sa consommation sous forme de boissons, pastilles, gâteaux, bonbons et bien entendu, toujours dans des préparations médicales. La manufacture Fry vend alors également son chocolat aux confiseurs, aux gérants de chocolate house, et aux cuisiniers réputés.

Lorsque Joseph Fry II meurt, ses fils Francis Fry (1803-1886), Richard et Joseph Fry (1795–1879) prennent la suite. En 1847, ils vont découvrir qu’en mélangeant sucre, beurre de cacao et chocolat en poudre (Van Houten), on obtient une pâte molle que l’on peut verser dans des moules pour obtenir du chocolat à croquer. C’est ainsi qu’ils introduisirent le premier chocolat de Pâques en Angleterre en 1873. Deux ans plus tard, Cadbury (localisé à Birmingham) lancera sa variante du chocolat de Pâques et rencontrera un gros succès en 1905 grâce à son chocolat au lait qu’il utilisa pour les œufs.

Vos papilles gustatives peuvent donc remercier la famille Fry.

Les toilettes à chasse d’eau

En 1592, John Harington, poète et filleul de la reine Elisabeth I (et optionnellement ancêtre de Kit Harington), crée la première chasse d’eau dans sa maison à Kelston, située près de Bath. Suite à une visite, la Reine en fit installer à Richmond Palace. Cependant, son invention ne se répandit pas de son vivant. Quelque 200 ans plus tard, en 1775, l’horloger Alexander Cumming déposera un brevet pour la chasse d’eau, ayant par ailleurs ajouté un tuyau courbé en forme de U qui empêche les odeurs de remonter.

Durant toute cette période, les toilettes sont en bois et en métal. Cela évoluera donc à la période victorienne. Tout d’abord, un décret du gouvernement demanda que chaque nouvelle maison possède un cabinet de toilette ou une fosse privée qui était alors vidé par des hommes travaillant la nuit. Cela fut suivi en 1858 par la commande d’un système d’égouts — achevée en 1865 — suite à un été trop chaud ayant conduit à « la grande puanteur ».

La grande révolution sanitaire est en marche et le potier Thomas William Twyford imagine les premiers w.c. en céramique dans les années 1870.

Le timbre-poste

Le timbre postal dont le prix ne semble jamais baissé nous vient des Britanniques Rowland Hill et James Chalmers découlant de la réforme postale de 1839.

Avant que la réforme ne se produise, le transport des correspondances se payait à réception et les prix étaient aussi variables qu’élevés (impacté par la distance parcourue et le nombre de feuillets).

En 1837, Rowland Hill publia un pamphlet pointant la stagnation des revenus des postes britanniques sur une période de 20 ans, alors que la population s’était accrue, en étant passée de 19 à 25 millions. Selon lui, la taxation abusive limitait les usagers et proposa alors une baisse de prix du port des lettres et un paiement à l’envoi.

James Chalmers, lui, ne voulait rien de plus qu’une livraison de courrier plus rapide entre Édimbourg et Londres. Il envoya ainsi à la fin de 1837 une proposition au Premier ministre Robert Wallace pour un timbre postal adhésif. Cela aboutit alors au fameux timbre noir avec le portrait de la reine dessiné par Henry Corbould, connu sous le nom de « Penny Black » et émis pour la première fois le 1er mai 1840, tout comme la première enveloppe de port payé dessinée par William Mulready.

S’il fallut trois ans pour mener à bien la réforme postale, dû à une résistance de l’administration postale, le succès fut immédiat et la réforme se propagea dans le reste du monde.

L’antisepsie

Chirurgien britannique, Joseph Lister est un pionnier de l’antisepsie dans la chirurgie opératoire. Plus précisément, tout commence (ou presque) lorsqu’il découvre la théorie des germes formulée par Louis Pasteur. Il en arrive alors à la conclusion que l’apparition du pus dans une plaie est une preuve de la mortification des tissus menant à la gangrène –  et non un facteur de cicatrisation.

Si ce n’était pas l’oxygène responsable, mais des organismes minuscules s’y trouvant, Lister s’est donc dit que le phénomène pouvait être stoppé à l’aide d’un pansement qui détruirait la vie des particules flottantes. Le voilà alors à vaporiser du phénol et qualifiera cette méthode d’ « antiseptique ». Bien qu’accueillie avec scepticisme au départ, elle est pleinement acceptée dans les années 1880.

Notons que Joseph Lister est le fils de Joseph Jackson Lister, pionnier du microscope.

L’ampoule

Si on parle d’électricité, le nom de Thomas Edison vient naturellement à l’esprit et il est parfois crédité pour être l’inventeur de l’ampoule, suite à la conception et à la commercialisation de l’ampoule à incandescence en 1879. En vérité, on ne peut pleinement créditer Thomas Edison pour cette invention, derrière laquelle se cache en réalité un certain Joseph Swan. Les deux hommes travaillaient en même temps sur la création de l’ampoule, et il fut reconnu à la suite d’un procès que Swan avait fait cette découverte avant. Swan donne ainsi le jour à une lampe à incandescence, avec un filament de carbone sous vide, tandis qu’Edison met sur le marché une ampoule avec un filament en fibre de coton carbonisé.

En bout de route, les deux hommes fusionnèrent leur entreprise pour donner le jour à Edison & Swan United Electric Light Company, aussi connu sous le nom d’ « Ediswan » dans le but d’exploiter les deux inventions.

Le métro

La construction du métro de Londres vit le jour pour faire face aux énormes problèmes de circulation que rencontrait la capitale avec sa population qui ne cessait de progresser. C’est ainsi que le « Metropolitan Railway », aujourd’hui appelé le London Underground, fut imaginé par Charles Pearson et inauguré le 10 janvier 1863.

Si la fumée des machines à vapeur dans les tunnels et les problèmes de confort limite l’attrait du voyageur pour ce mode de transport, cela ne l’empêche pas d’être un succès avec 9,5 millions de personnes qui empruntent le métro au cours de ses 9 premiers mois d’existence. Le nombre de lignes augmentera alors rapidement, avec 4 lignes inaugurées en 20 ans.