Happy Hogmanay! Retour sur le Nouvel An écossais

L’origine de certains mots est enveloppée de mystère. C’est le cas pour Hogmanay — ou le réveillon du Jour de l’An en Écosse — qui pourrait bien venir du vieux gallois, du vieux français ou du vieux norrois.

L’idée la plus répandue de nos jours, telle qu’on la retrouve dans l’Oxford Learner’s Dictionaries, serait que le mot Hogmanay découlerait de hoguinané. Ce terme est issu du dialecte normand, provenant de l’ancien français aguillanneuf datant du 16e siècle, et qui désigne un rite selon lequel les enfants venaient solliciter des cadeaux en échange de chansons lors du Nouvel An.

D’autres théories existent, telles que celle où le mot aurait son origine dans Hagnonays dont on trouve la trace dans un texte latin de 1443 dans le Yorkshire. Sa première apparition dans la langue écossaise aurait alors suivi, en 1604, à Elgin, selon le New World Encyclopedia. Ou bien le mot serait-il dérivé du gaélique haugmenn ou du mot nordique hoggo-nott, qui signifie Yule ?

Il n’y a pas que les origines du mot Hogmanay à demeurer inconnues. Les traditions accompagnant ce fameux dernier jour de l’année en Écosse sont également entourées d’un certain mystère. Ses racines remonteraient au Samhain, ancienne fête gaélique prenant place aux environs du 1er novembre et plus souvent associé à Halloween, pour de bonnes raisons. En effet, le Samhain marquait la fin des récoltes et le moment où le lien entre le monde des vivants et celui des esprits était le plus fort. Pour cette raison, les gens portaient des costumes pour éloigner les mauvais esprits. Le Samhain marquait également la fin de l’année celtique, et certaines traditions se seraient donc vues reportées sur le nouveau calendrier.

Les traditions associées à Hogmanay remontent à une époque ancienne et ont pu largement perdurer grâce, entre autres, à ce que Noël fut déclaré illégal au XVIIIe siècle et le resta en Écosse pendant plus de… 300 ans ! Noël étant une fête catholique, sa célébration est progressivement interdite sous la direction de John Knox, réformateur protestant de l’Église écossaise, jusqu’à ce qu’une loi du Parlement de 1640 rende la célébration de Noël tout simplement illégale. Face à une application de la loi stricte, les festivités sont transférées à la fin de l’année. Ce ne sera que dans les années 1950 que Noël redevint un jour férié en Écosse, tandis qu’il fallut attendre 1974 pour que le 26 décembre — aka Boxing Day — le soit aussi.

C’est alors au changement d’année que l’ensemble du pays bat au rythme des fêtes qui caractérisent Hogmanay — le 1er et le 2 janvier sont féries en Écosse. Ce passage à la Nouvelle Année est marqué par de nombreuses festivités, marquées par des feux d’artifices, des concerts, des parades, danses traditionnelles et autres coutumes nationales et locales.

C’est ainsi qu’avant de tourner la page sur une année bien chargée, le jour du réveillon est marquée par un nettoyage de fond en comble de la maison – appelé Redding The House. On n’oublie surtout pas la cheminée, avec le dernier coup de balai se devant d’être passé avant que les cloches ne sonnent minuit ! Ceci est manière de signifier que l’on s’offre un nouveau départ pour l’année à venir !

Lorsque les cloches se font entendent, elles sont accompagnées par l’emblématique chanson Auld Lang Syne, un ajout somme tout moderne à ces festivités mais qui trouve ses origines dans le passé. La phrase Auld Lang Syne se retrouve dans la poésie dès les années 1500, mais la version la plus célèbre aujourd’hui a été modifiée par Robert Burns en 1788 à partir d’un poème antérieur. Comme partout ailleurs, nous avons également exclamations et embrassades !

Minuit a maintenant sonné ! Place à une autre coutume : la pratique du first-footing. La première personne qui franchit le seuil de la porte au jour de l’An apportera de la chance — bonne ou mauvaise — au foyer ! Le visiteur ne devrait pas être présent dans la maison auparavant. Il apporte un cadeau symbolique représentant la chance qui imprégnera le foyer pour l’année à venir, tel que du sel, du charbon, un shortbread, du whisky, un gâteau aux fruits ou de l’argent.

C’est donc le Jour de l’An — ou le Ne’erday en écossais — et c’est le moment de se réunir en famille ou entre amis, pour déguster un steack pie, une tarte fourrée de morceaux de viande. Si le cœur vous en dit, vous pourriez aller faire le bain du Nouvel An.

Happy Hogmanay!
Joyeuse fête de fin d’année !