Une ville change vite, et cela est encore plus vrai lorsque vous parlez de la capitale du Royaume-Uni. Le changement à travers le temps passe autant par des constructions archéologiques que par notre style vestimentaire.
En mars 2015, London’s Evening Standard publiait des photographies de Londres réalisées par de Gareth Richman où passé et présent dans la ville fusionnaient. Photoshop peut bel et bien faire des miracles parfois et le fameux logiciel permet ainsi de mettre en parallèle un lieu à deux époques, nous montrant un monde en noir et blanc qui est devenue couleur, des constructions qui se sont terminées ou tout simplement l’évolution de la société.
Le Routemaster en 1956 se transforme en l’un des nouveaux bus de Londres.
En France, lorsque l’on parle de grand magasin à Londres, on vous dit d’aller visiter Harrods, dans le quartier de Knightsbridge. Une réponse qui peut trouver son origine dans l’image de luxe cultivé par l’entreprise. Autant dire que l’on boudait Selfridges ou l’on ignorait tout simplement l’existence de ce grand magasin.
Harrods existait depuis 75 ans lorsqu’Harry Selfridge ouvrit son grand magasin à Oxford Street en 1909. Si le premier a un train d’avance considérable, Harry Selfridge était assez confiant pour parier en 1917 avec Sir Woodman Burbidge, directeur général d’Harrods que Selfridges dépasserait les revenus d’Harrods dans 10 ans.
La nature de parieur de Harry aura eu raison de lui. En 1927, il était loin d’avoir égalé Harrods. Il reconnut sa défaite en faisant parvenir à Burbidge une reproduction miniature en argent du magasin, un objet qui peut être vu de nos jours à la banque d’Harrods.
Les deux magasins possèdent donc une histoire commune, si on peut dire et méritent sans aucun doute qu’on aille voir les deux.
Alors que la série Mr Selfridge consacré au fondateur de Selfridges touche à sa fin en Angleterre sur ITV, c’est le moment de retracer l’histoire de cet américain qui a laissé son empreinte sur le monde du shopping au Royaume-Uni.
Peinture de profanateurs de sépultures au travail (Visible à Old Crown Inn, Peincuik en Ecosse).
1832 au Royaume-Uni est plus connu – sur un plan politique – pour le passage du Reform Act qui modifia le système électoral. C’est aussi cette année-là que fut passée la loi sur l’anatomie de 1832 (ou L’Anatomy Act 1832) qui se trouve d’ailleurs être l’un des sujets de The Frankenstein Chronicles.
Cette série britannique mettant en scène Sean Bean nous ramène dans l’Angleterre de Mary Shelley, à une époque où la demande croissante en cadavres pour les recherches scientifiques a entrainé l’exhumation clandestine de corps et créée un fort trafic de cadavres.
La connexion entre ce trafic et la conception de Frankenstein est donc évidente. Victor avait besoin de corps pour créer son monstre et il les trouvait principalement dans « les caveaux et les charniers » :
Les ténèbres n’avaient point d’effet sur mon imagination, et un cimetière n’était, à mes yeux, que le réceptacle de corps privés de vie qui, après avoir été le temple de la beauté et de la force, étaient devenus la nourriture des vers. Voici que j’étais amené à examiner la cause et les étapes de cette corruption, et contraint de passer des jours et des nuits dans les caveaux et les charniers. (Frankenstein, Chapitre 4.)
Publié une première fois en 1818, puis réédité en 1823 et 1831, Frankenstein fait écho au travail des scientifiques qui, en ouvrant les cadavres, enchainait les découvertes importantes pour une meilleure compréhension du corps humain. Victor ira bien entendu trop loin, comme d’autres dans la réalité.
À la fin du 18e siècle et dans les premières années du 19e siècle, les recherches anatomiques débouchaient sur de nombreuses découvertes. Pour que celles-ci se produisent, les chercheurs avaient besoin de corps à disséquer.
“One shouldn’t leave this life without a sense of completion.”
Lorsque l’acteur américain William Gillette écrivit sa première pièce au sujet de Sherlock Holmes, il envoya un télégramme à Sir Arthur Conan Doyle pour lui demander s’il pouvait marier le fameux détective. À cela, l’auteur répondit :
Marry him or murder him or do what you like with him.
La relation d’amour et de haine que Doyle entretenait avec sa création n’est pas un secret. Le conseil qu’il donna en ce temps-là peut s’appliquer sans doute à de nombreuses œuvres qui ont été inspirées par ses récits mettant en scène Sherlock Holmes. Aujourd’hui l’un des détectives fictionnels les plus mythiques de la littérature, le personnage ne cesse d’inspirer pour donner le jour à des œuvres riches qui utilisent le grand esprit de Holmes pour décortiquer les mystères policiers, mais surtout ceux de l’existence tout simplement.
Scénarisé par Jeffrey Hatcher, d’après le roman Les Abeilles de monsieur Holmes (A Slight Trick of the Mind, de Mitch Cullin), Mr. Holmes propose de jeter un regard mélancolique sur le détective en fin de vie qui doit faire face aux effets de l’âge lorsqu’il tente de se souvenir d’une de ses plus importantes affaires.
Où Charles Dickens n’a strictement rien à voir dans cette histoire, un autre grand écrivain se cachant derrière l’expression.
Personne ne risque de s’exclamer What The Dickens ! dans la langue de Molière, ce qui nous donnerait plus un Que Diable (allait–il faire dans cette galère? n’est-ce pas ?). Voilà donc un euphémisme qu’on ne croise pas tous les jours et qui nous pousserait presque à l’attribuer à Charles Dickens, à qui on ne peut s’empêcher de penser lorsqu’on entend son fameux patronyme.
L’écrivain britannique n’a cependant rien à voir avec l’expression, celle-ci ayant vu le jour bien avant sa naissance. En fait, il faudrait remonter deux siècles plus tôt pour retrouver sa première utilisation dans une pièce de William Shakespeare. Ce dernier est-il son inventeur ? Peut-être, peut-être pas…