La reine Anne de Grande-Bretagne en 5 faits

Anne devint reine d’Angleterre, d’Irlande et d’Écosse en mars 1702. Son règne est marqué par deux changements politiques majeurs, dont l’un est l’union de l’Angleterre et l’Écosse qui forme la Grande-Bretagne – dont elle devint ainsi la première reine. Le second évènement est la fin de la guerre de succession d’Espagne.

S’il y a bien évidemment beaucoup de choses à dire, je me suis contentée aujourd’hui de 5 faits :

Une montée au pouvoir avec des tensions religieuses

Fille de James, Duc de York et futur roi, et de Lady Anne Hyde, Anne est leur quatrième enfant et leur seconde fille. Elle est élevée selon les instructions du roi Charles II en tant que protestante. Ce dernier autorisa néanmoins le père d’Anne à épouser la princesse italienne catholique Marie de Modène.

Sa conversion au catholicisme entraina de nombreuses tensions dans la famille qui ne faisait que reproduire à l’échelle familiale ce qui se produisait dans le pays. La naissance, en 1688, d’un fils pour le roi James II (monté sur le trône en 1685 suite à la mort de son frère) poussa les tensions à leur maximum, les leaders protestants craignaient de voir les catholiques prendre le contrôle du pays dans les années à venir. Cela donna la « Glorieuse Révolution » : le beau-frère d’Anne, William d’Orange, envahit l’Angleterre le 5 novembre et déposa le roi. Il régna avec son épouse Mary en tant que co-régent. Ils moururent sans héritiers et Anne monta sur le trône.

18 grossesses, mais pas d’héritiers

Anne épousa Georges de Danemark, duc de Cumberland en 1683. Elle a ensuite été enceinte 18 fois, mais elle n’eut pas d’héritiers. Dans au moins 12 cas, cela se termina par une fausse couche ou la naissance d’un enfant mort-né. Sur les cinq enfants qui réussirent à ouvrir les yeux, quatre ne vécurent pas au-delà de l’âge de deux ans. Né le 24 juillet 1689, le Prince William survécut, mais il n’atteignit pas l’âge adulte. Il s’éteignit le 30 juillet 1700, à l’âge de 11 ans de la pharyngite bactérienne aiguë.

Une union, deux parties

Le règne d’Anne est surtout connu pour les actes d’Union, actes parlementaires anglais et écossais portant sur l’association du Royaume d’Écosse et du Royaume d’Angleterre devenant ainsi le Royaume de Grande-Bretagne. Cela créa la plus grande zone de libre-échange en Europe.

De cette union qu’appuyait ardemment la reine résulta un seul Parlement. C’est à cette période que le système des deux parties a commencé à se manifester plus clairement. Les Tories – que la reine favorisait – soutenaient l’Église anglicane et la classe des gentry. Les Whigs étaient du côté de  la classe marchande et s’opposaient à l’absolutisme royal.

Une longue amitié avec Sarah Churchill

Femme politique, Sarah Churchill fut l’épouse de John Churchill, premier duc de Marlborough. Elle est considérée comme l’une des femmes les plus influentes de l’histoire des îles Britanniques, du fait de sa proximité avec la reine Anne.

C’est dans les années 1670 que les deux femmes deviennent proches, une amitié qui grandira au fil du temps. L’influence exercée par Sarah sur Anne est connue de tous, faisant d’elle une puissante amie ou une dangereuse ennemie. Elle est la dernière d’une longue lignée de favoris des Stuart.

Leur amitié est cependant mise à l’épreuve par sa cousine Abigail Masham, que Sarah présente elle-même à la cour. Abigail devint une favorite de la reine, ce que réalisa tardivement Sarah qui ne réussira pas à sauver son amitié avec la reine. Ses manœuvres pour y parvenir la mèneront à sa perte. Elle sera démise de ses fonctions de maîtresse de la garde-robe en janvier 1711, alors qu’Anne a renvoyé le duc de Marlborough pour un soi-disant détournement de fonds. Le couple quitte l’Angleterre en disgrâce, pour y revenir après la mort de la Reine.

Un héritage méconnu et la fin d’une ère

Anne mourut le 1er août 1714 après avoir connu bien des problèmes de santé tout du long de sa vie. Elle fut en son temps une reine populaire qui participa à faire de son pays une puissance militaire. Ce fut aussi une période de progrès littéraires, artistiques, économiques et politiques grâce à la stabilité qui régnait.

Pour autant, il a longtemps été considéré qu’Anne était une « femme faible et indécise » – opinion modelée par les écrits de la duchesse de Marlborough. Son règne fut en effet marqué par une plus grande influence des ministres et un déclin de celle de la Couronne. Elle a su néanmoins imposer sa volonté et s’impliquait activement dans les affaires politiques sans pour autant abuser de son pouvoir.

Compléter la lecture de cet article avec George VI en 5 faits, Elisabeth II en 5 faits ou encore Victoria en 5 faits.